Bataillon Néracais
21 juillet 2024 - 80e anniversaire des Combats de la Gueyze
- Nom du fichier : Compte rendu 80e anniversaire combats de la gueyze
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Matéo BLAZQUEZ RODRIGUEZ
En avril 1943, Matéo Blazquez Rodriguez entre dans la clandestinité sous le nom de guerre de « Marta ». Il est un des fondateurs du maquis de la Torgue, devenu ensuite le Bataillon Arthur rattaché aux FTPF. Il participe à de nombreuses actions armées en Lot-et-Garonne et alentours, puis prend la direction du « Détachement X » du bataillon Arthur formé uniquement d'Espagnols.
Le 20 juillet 1944, lors d'un violent engagement contre les nazis à Arx, il réussit à mettre hors de combat un blindé allemand. Début août 1944, il est nommé Commandant en Chef de la 24ème Division des Guérilleros.
Homologué capitaine FFI, « Marta » retrouve la vie civile en mars 1945 et jusqu'aux années 50 accomplira plusieurs missions clandestines en Espagne. Matéo Blazquez est décédé le 31 octobre 2011 et une plaque commémorative a été inaugurée le 21 juillet 2012 à Arx, en présence de son camarade de maquis Jaime OLIVES.
Gabriel LAPEYRUSSE
1er juillet 1943 - 30 août 1944 : En juillet 1943, CHARLES-PAUL, Chef de la Résistance de l'arrondissement de Nérac, constitue le 1" juillet 1943 des maquis formés par 150 jeunes réfractaires du S.T.O. Ces maquis sont à plusieurs reprises attaqués par les G.M.R. et les Allemands. A la suite de l'arrestation de Paul Charles, le commandement est assuré par le nouveau chef d'arrondissement : Gabriel LAPEYRUSSE dit: «Gabriel ». BARENNES, chef cantonal de Port-Sainte-Marie, arrêté est remplacé par Max BERNET, dit « Max ».
15 février 1944 : Constitution de la 1 compagnie « Bir-Hakeim » chargée d'assurer les parachutages effectués sur le terrain central, qui est également un centre de récupération des cinq départements de la zone ouest.Ces parachutages sont fournis par le War Office et son exécution est sous le contrôle du Colonel Anglais HILAIRE du War Office, réseau Buckmaster.
Avril 1944 : Suite à dénonciation d'agents français de la Gestapo, le maquis est attaqué. Deux résistants sont tués et six déportés.
Mai 1944 : Constitution de la 2ème compagnie. Charles BERNHOLC, aidé de 2 volontaires, subtilise par effraction à la Mairie de Nérac les fiches de recrutement du S.T.O., évitant la déportation de centaines d'hommes et de femmes.
LE BATAILLON NERACAIS : État-major Gabriel LAPEYRUSSE « Lieutenant-colonel Gabriel ». Ancien Maire de Nérac, limogé par Vichy, redeviendra Maire de Nérac à la Libération, conseiller général et député. Dirige le Bataillon, s'occupe du recrutement et des milices patriotiques. De son P.C, depuis le 6 juin, administre également les populations civiles de l'arrondissement de Nérac.
Charles BERNHOLC : « Capitaine Charly », industriel, adjoint au Lieutenant-colonel GABRIEL : chef d'Etat-major, ordonne et coordonne tous les services administratifs et militaires. Remplace le Lieutenant-colonel GABRIEL pendant ses déplacements. Deviendra au Ministère de la Guerre, l'adjoint du Chef Départemental de la Résistance du Lot-et-Garonne. Capitaine Jacquy: « commandant Jacquy ». Officier d'active, exécute les missions militaires. Après son départ, lui succède le: Capitaine Jacques LUCAS : « Commandant Lucas », officier d'active. André GARBAY: «Lieutenant André», instituteur. Officier de renseignement et des liaisons. Deviendra sous-préfet de Nérac. Etablit la censure postale Résistance dans l'arrondissement de Nérac. Signale les miliciens, les déplacements de troupes allemandes, démasque les espions. Gabriel LALANNE: « Lieutenant Figaro », coiffeur, l'homme des coups de main. Organise les opérations contre les chefs miliciens et les sorties en force. Léo SARDA : « Lieutenant Léo », ingénieur des travaux publics. S'occupe des destructions, du parc auto, des explosifs, des armes.
Georges STARR (Major Hilaire)
Starr Georges (Major Hilaire) Arrivé par felouque près de Cassis le 8 novembre 1943. Envoyé par le SOE en principe dans la région lyonnaise, Georges Starr trouvant une situation trop embrouillée pour son goût dans cette région, ira s'installer dans le sud-ouest où sous le nom de Major Hilaire, il deviendra bientôt célèbre. Avec l'aide du réseau « Wheelswright » du SOE, il porta ses efforts sur la création, l'armement et l'instruction des maquis.
6 juin 1944 : plus de trois mille hommes répondent à l'appel du lieutenant-colonel GABRIEL. Après cinq jours d'attente, ni les troupes aéroportées, ni les armes suffisantes n'étant arrivées, plus de la moitié des effectifs est démobilisée et mise en réserve aux milices patriotiques. Le Bataillon de Marche Néracais est constitué à effectif de 4 compagnies, d'un corps franc et d'une compagnie de réserve. Effectif : 1 350 hommes. L'action contre l'ennemi commence immédiatement. Le corps franc MAX est chargé de faire sauter la voie ferrée Bordeaux-Sète entre Aiguillon et Coleyrac de Saint-Cyr. Ce groupe de 200 hommes assurera cette lourde tâche jusqu'au jour de la Libération. Avec les 4V compagnies, le Bataillon assure le contrôle de la zone Sud Garonne du département de Lot et Garonne. Il participera également aux attaques de Cap du Bosc, Ambrus, Port Sainte-Marie et Langon. Les ordres parviennent du Colonel RAVANEL (2) de Toulouse et sont transmis au chef départemental Colonel BECK et à son adjoint l'intendant Auriol, par le chef de la sous-zone Ouest, Lieutenant-colonel DURANDAL et son adjoint Henri CAHN dit le Toubib. Le lieutenant-colonel DURANDAL transmet directement les ordres au lieutenant colonel Gabriel, tant que la zone Sud-Garonne est isolée de la zone Nord par les Allemands qui contrôlent la Garonne. Missions : Guérillas, destruction et 1 obstruction des routes et voies ferrées Bordeaux-Sète. Empêcher les colonnes allemandes de remonter sur la Normandie, empêcher tout ravitaillement aux Allemands, tout ravitaillement aux Allemands, assurer le ravitaillement des populations françaises, mettre les miliciens dans l'impossibilité de nuire.
En juin 1944, le groupe franc MAX et la l compagnie sont engagés contre une unité allemande réparant le pont de Damazan. L'ennemi est mis en fuite et laisse 8 morts. Le bataillon Néracais a 2 blessés. Attaque d'un camion allemand à Mezin : 2 tués chez l'ennemi, l blessé grave à la 3ème compagnie. Attaque allemande contre nos postes de Cap du Bosc, Houelliès, Ambrus, Durance et Lausseignan ; rencontre d'une de nos patrouilles avec les Allemands à Nérac. Les Allemands perdent 27 tués, le bataillon Néracais perd 12 tués et 4 blessés.
Juillet 1944 : Engagement entre les Allemands à effectif d'un régiment contre le groupe franc MAX et la I compagnie. Les Allemands perdent 5 tués et une dizaine de blessés, le bataillon Néracais perd 4 tués. Une colonne Allemande de la Division « Das Reich» vient occuper Sos. Un de nos groupes isolés (4 hommes) force deux barrages, engage le combat, tue le colonel commandant la colonne allemande et l'un de ses lieutenants, en blesse un autre. Trois de nos hommes sont pendus sur la place de Sos, le quatrième réussit à s'enfuir et à rejoindre le P.0. La colonne allemande attaque ensuite le P.0 du bataillon et la 3me compagnie à Gueyze, près de Sos. Après deux heures de combat, l'ennemi se retire en laissant 18 morts et une trentaine de blessés.
Serge ASCHER (Colonel RAVANEL)
ASHER Serge (Colonel RAVANEL) né le 12 mai 1920 à Paris. Mouvement du Général COCHET, puis Libération Sud, chef régional des corps francs de la libération puis des FFI à Toulouse. Grand Officier de la Légion d'honneur, Compagnon de la Libération. Croix de guerre 39/45, Médaille de la Résistance. (3) DURANDAL (Cdi d'active Robert DARNAULT)
Nouvelle attaque allemande. 2 automitrailleuses sautent sur nos mines, 15 ennemis tués, 10 blessés. Pertes du bataillon : néant... Une de nos voitures de ravitaillement tombe sur une embuscade allemande. Pertes allemandes inconnues. Pertes du bataillon : 2 morts et 2 blessés. Sur le pont de Sanca, nos groupes isolés détruisent une auto chenille allemande et tuent 10 allemands. Pertes du bataillon 4 tués. La division «Das Reich» attaque de nouveau. Secondée et pilotée par la milice (5 000 hommes environ). De midi à huit heures du soir, nos armes automatiques, nos fusils anti-chars et arbalètes tuent 234 allemands dont le colonel (chiffre officiel fournis par le S.R. et le témoignage du Maire de Sos, où fut déposé le corps du colonel allemand). Pertes du bataillon 9 morts et 5 blessés. Le chiffre relativement peu élevé de nos pertes au cours des engagements des 15, 20, 21, et 22 juillet 1944 s'explique par le fait que l'Etat-major du bataillon de Marche Néracais avait été prévenu par un agent de renseignements que l'état-major allemand avait décidé une vaste opération contre les maquis du sud Garonne qui interdisaient leurs voies de communication. Le plan de I'Etat-major allemand était de pousser les maquis jusqu'aux plaines de la Garonne, afin de pouvoir les y exterminer. Prévenu de la date de cette grave opération, nous avons pu prendre nos dispositions et faire appel au Bataillon de l'Armagnac et sa deuxième compagnie commandée par le capitaine Pierre Justin Téchené, au maquis FTP et aux Espagnols de M.O.I. qui tous, nous envoyèrent des groupes de renfort, se battirent courageusement aux côtés des nôtres et eurent également des pertes, mais minimes.
En août 1944, grâce à nos destructions sur la voie ferrée, un train allemand de munitions doit stopper au Port-Sainte-Marie. Le concours de l'aviation est demandé par radio et le jour même le train est bombardé et détruit. Quinze soldats allemands sont alors faits prisonniers qui sont remis à l'autorité supérieure à la libération du département. Participation avec les brigades d'Armagnac aux combats du Houga et d'Aire sur Adour.
A partir du 15 août 1944, sous le commandement du lieutenant-colonel DURANDAL, les unités de la zone Sud et de la zone Nord resserrent l'étau vers la voie ferrée et la route de Bordeaux Sète. Le lieutenant FIGARO qui commande une patrouille à Nérac (3 hommes en tout) y capture un camion allemand avec ses occupants. Libération d'Agen par le lieutenant-colonel DURANDAL avec participation de la 3ème Compagnie. Le même jour, le groupe franc MAX et la 2ème compagnie libèrent Sainte-Marie. La 1ère compagnie libère Aiguillon et s'empare d'un train complet de munitions et de vivres.
Le groupe franc MAX et la 2ème compagnie sont envoyés en renfort à Langon auprès des éléments qui se trouvent â proximité. Par une attaque combinée et après une résistance acharnée de l'ennemi, Langon est libérée dans l'après-midi du 23 août. Pertes allemandes : inconnues. Pertes du Bataillon : 3 morts et 1 blessé.
Pendant toute cette période, du début juin 1944, quotidiennement, malgré les incessants combats, les destructions et sabotages de voie ferrée, des routes et des ponts se sont poursuivis. En résumé, en comprenant les embuscades et les accrochages sur route ou au cours des opérations de déstruction, du 6 juin 1944 au 30 août 1944, le Bataillon de Marche Néracais perd 42 hommes et une quinzaine de blessés. L'ennemi perd de son côté, 315 tués, 60 blessés. De plus, six auto-mitrailleuses sont détruites, ainsi qu'une dizaine de camions. D'avril 1943 à juillet 1944, le Bataillon de Marche Néracais a recueilli de nombreux équipages de la Royal Air Force, soit 26 américains, 7 anglais, 7 polonais et 11 français qui ont tous été conduits à la frontière espagnole.
Au jour de la Libération, les missions fixées au Bataillon de Marche Néracais étaient magnifiquement accomplies. Par ses guérillas, ses destructions de routes et voies ferrées, par le sacrifice de ses volontaires, le Bataillon Néracais a retenu dans le Sud, démoralisé, ébranlé et finalement mis en déroute plusieurs divisions allemandes.
A la libération, le Bataillon de Marche Néracais avait encore un effectif de 1 200 hommes. La majeure partie de cet effectif est allé, après la libération, le lieutenant-colonel LAPEYRUSSE en tête, s'incorporer au 57ème Ri en partance pour l'Allemagne.
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